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French Culture & Society

Portraits du Quotidien

Des Français se présentent. Les courtes réflexions qu'ils offrent sur leur vie quotidienne, sur leur travail, sur leurs habitudes ouvrent sur la société française d'aujourd'hui. Ces portraits ne sont pas représentatifs, ils sont juste des exemples parmi des millions de Français. Ces Français parlent d'un style naturel, font quelques jugements, disent quelques secrets.

 

Guillaume, 11 ans, écolier.

« Je me lève à 6h45 tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, parce que j’ai pas école, j’ai toujours du mal à me lever le matin parce que je me couche tard, je regarde la télé jusqu’à 10 heures et maman n’est jamais contente parce que je me couche tard. Je prends une douche, mon petit déjeuner et je sors dans la rue, j’attends le bus à la station qui est au bout de ma rue. Je mets une demi-heure pour aller à l’école parce que mon école, elle est dans le village voisin. J’ai mes leçons toute la matinée mais après à 11h30 il y a la cantine où je vais déjeuner. Après la cantine, je joue une heure dans la cour de récréation puis les leçons recommencent, jusqu’à 4h30. Quelquefois je reste à l’étude mais sinon je rentre à la maison, je fais mes devoirs et je regarde la télé. Voilà ma journée. »

 

 

 

François, 41 ans, dentiste.

« Le matin je me lève assez tôt : vers 6h30. Parfois plus tôt et je cours un peu, une demi-heure. Un petit jogging le matin ça fait du bien. Je réveille les filles à 7h30, ma femme dort toujours, je la réveille aussi. On prend le petit déjeuner ensemble (on y tient beaucoup !) et tout le monde se prépare car j’emmène toute la famille en voiture. Mes deux filles sont au lycée, il n’est pas loin, je les dépose d’abord puis je conduis ma femme à son bureau. J’arrive au cabinet à 9 heures, je prépare la salle d’opération pour le premier client, qui arrive vers 9h30 en général. Pour le déjeuner ça dépend, parce que quelquefois j’ai des clients jusqu’à 13h, surtout le mercredi. Quelquefois je mange seulement un sandwich ! L’après-midi c’est pareil, les clients jusqu’à 17h, parfois jusqu’à 6 heures… Il faut que je range le cabinet, quelques papiers à écrire et je rentre à la maison, où tout le monde m’attend pour dîner s’ils ont eu la patience ! »

 

 

Ghislaine, 31 ans, employée

« Moi je suis employée dans l’administration alors j’ai des heures fixes : 9h – midi trente et 13h30 – 17h00. On travaille 35 heures par semaine et pas le samedi. C’est un peu long l’après-midi mais quelquefois on a beaucoup de travail, alors ça passe vite. Sinon, quand on a rien à faire je discute avec mes copines. On discute du film de la veille, de quelqu’un d’autre, de nos maris… J’ai pas d’enfant donc je n’ai pas besoin de faire la cuisine le soir, mon mari se débrouille, moi je n’ai jamais faim le soir, une soupe ça me suffit. On dort mieux quand on n’a pas trop mangé le soir. A midi je déjeune à la cantine du bureau, c’est un self-service, on prend ce qu’on veut. Moi j’aime bien les fruits alors je prends souvent des fruits. Le soir je ne regarde pas la télé parce que je n’aime pas la télé, il n’y a que des bêtises. Je prends un bouquin plutôt, j’adore lire. »

 

 

Jeannette, 46 ans, boulangère.

« Vous savez, la vie de boulangère c’est pas drôle ! D’abord, je ne vois jamais mon mari, quand il travaille, je dors, et quand je travaille, lui il dort. On commence très tôt le matin, à 6h, je range le pain que mon mari a fait pendant la nuit. Je fais les comptes, je donne un coup de balai à droite à gauche, quelquefois un peu la vitrine, surtout quand il a plu. Il faut sortir les pâtisseries…. Ah, vous savez, il faut l’aimer ce métier ! Puis après il y a les clients, ça défile jusqu’à 13 heures (avec un petit creux vers onze heures, il n’y a pas trop de monde à cette heure-là). L’après-midi, on ouvre à 16h (on est ouvert tous les jours sauf le mardi), alors j’ai un peu de temps pour me reposer, faire une petite sieste. Heureusement, car c’est fatigant ! On ferme à 19h mais il faut ranger. Heureusement, on habite au-dessus de la boutique, ce n’est pas loin ! Je fais un dîner et je regarde un peu la télévision, ou je lis un magazine. Mon mari se lève à onze heures du soir, et moi je vais me coucher !»

 

Robert, 58 ans, retraité.

« J’ai pris ma retraite il y a deux ans et depuis ma vie a beaucoup changé. Je suis veuf, donc je vis tout seul, mais quelquefois mes enfants viennent le week-end, ou bien pendant une semaine, avec leurs enfants. Immédiatement cela fait plus de bruit dans la maison ! J’habite à la campagne, c’est très tranquille, dans une maison que j’ai achetée il y a dix ans. Ce que je fais de mes journées ? Je bricole, j’aime bien peindre aussi – pas les murs, des toiles ! Oh, je suis un peintre du dimanche, ça me passe le temps. Mais je vais faire une petite exposition le mois prochain. C’est le maire du village qui m’a demandé ça. Il a dit que c’était important de promouvoir et de soutenir l’art dans notre ville ! Je ne regrette pas la vie du travail, je suis heureux comme ça, j’apprécie ma retraite. Il faut garder sa santé, c’est tout.»

 

Gilles, 38 ans, représentant de commerce.

« Moi j’ai une drôle de vie, toujours à droite, à gauche. Je voyage beaucoup, dans ma profession, j’ai des clients partout en France, même à l’étranger. Quelquefois je fais le sud-ouest, quelquefois le nord, ça dépend. Je me déplace avec ma voiture, je dors dans des hôtels que je connais (j’y vais souvent), je connais des gens un peu partout. C’est comme des amis. Tous les soirs ce n’est pas la même chose. Parfois je suis seul, parfois j’ai de la compagnie. Je dîne au restaurant, à l’hôtel, ça dépend. Oui j’aime bien ce métier mais quelquefois j’aimerais avoir une vie plus stable… je ne suis jamais à la maison, même les week-ends ! On n’est jamais content, c’est pas vrai ? De toute façon je n’ai pas le choix, il faut travailler sinon comment on va faire pour manger et se loger ?»

 

 

Brigitte, 39 ans, enseignante.

« La vie d’enseignant c’est assez fatigant. Moi je suis prof dans un collège, je fais ce métier depuis 15 ans et j’aime bien ce métier mais ne croyez pas que le métier d’enseignant c’est tranquille ! Les cours demandent beaucoup d’énergie, surtout avec certains élèves ou certaines classes qui n’ont pas envie de travailler. Il faut préparer les cours, corriger les devoirs des élèves etc. Il y a aussi des réunions avec les autres profs, on discute du programme etc. Le soir, je rentre complètement épuisée ! Je n’ai pas envie de lire (ou je suis trop fatiguée pour lire), alors je regarde la télé un peu. Mais le week-end je me repose, je vais au cinéma, quelquefois on prend la voiture avec des amies et on va deux jours à la campagne. Mais c’est vrai les enseignants ont beaucoup de vacances, surtout pendant l’été.»

 

 

Martine, 42 ans, mère de famille, sans profession.

« Je ne peux pas dire que j'ai choisi de ne pas travailler, mais avec trois enfants en bas âge (8, 5 et 6 mois), ma vie vie tourne autour de mes enfants, surtout avec le plus petit en ce moment. Tous les matins je réveille les deux grands pour l'école, vers 7h30. Ils vont à pied à l'école, elle est tout près de chez nous. Mon mari quitte la maison vers 7h30 aussi, il a beaucoup de trajet à faire pour aller au bureau. Après je m'occupe de la petite, qui est déjà réveillée. Je n'ai pas beaucoup de temps pour m'occuper du ménage, sauf quand elle dort. Pour les courses je l'emmène avec moi. Les deux grands rentrent à la maison à midi pour déjeuner, je leur prépare un petit quelque chose. L'après-midi, j'ai un peu de temps pour faire du repassage, ranger les chambres, nettoyer un peu. Vers six heures je prépare un dîner, mon mari rentre vers 7 heures, nous dînons ensemble. Puis il aide les enfants à faire leurs devoirs. Le week-end nous allons souvent chez mes parents, ils habitent à la campagne.»

 

 

Véronique, 33 ans, cadre supérieure.

« J’ai une profession où j’ai beaucoup de responsabilités. Mais en même temps, je suis libre de gérer mon temps de travail. Je n’aime pas beaucoup me lever tôt, alors je travaille tard le soir en général, personne ne m’attend à la maison, je suis célibataire. Je suis dans les ressources humaines, alors je vois beaucoup de gens. Les journées passent très vite, je dois lire des dossiers, faire des rapports, j’ai toujours quelque chose à faire. J’ai un bon salaire, je gagne bien ma vie, alors j’ai une voiture, et j’ai commencé à économiser pour m’acheter un appartement. Je pars rarement en week-end, en fait je travaille souvent le dimanche à la maison. Je vais à la gym le samedi, avec une copine, on fait des courses après, quelquefois on sort le soir. Je n’ai pas le temps de lire, je veux dire des romans, ou même des magazines. Mais j’aime ma vie, je suis assez ambitieuse, je voudrais réussir.»

 

 

Adèle, 21 ans, étudiante.

« Je suis en maîtrise d’histoire, j’habite chez mes parents. Je n’ai pas toujours cours le matin mais en général je me lève à 8 heures, je prends un petit déjeuner et je file à la fac. J’habite assez loin et le trajet me prend une heure. Je prends le métro. Je déjeune au restaurant universitaire avec des copains, j’assiste aux cours, je travaille en bibliothèque, la vie d’étudiante quoi ! On a beaucoup de vacances, mais je reste à la maison en général, pour sortir ou voyager, il faut de l’argent, moi je n’en ai pas beaucoup ! Je voudrais être prof d’histoire plus tard, au lycée peut-être, on verra. Je ne regarde jamais la télé, je préfère lire, écrire aussi. J’écris des textes poétiques, j’aimerais faire un roman, raconter une histoire, dans le passé. Un roman à la manière de Walter Scott peut-être, mais plus moderne. Vous savez, raconter l’histoire d’un personnage historique fabuleux !»

 

 

Renaud, 26 ans, sans emploi.

« Cela fait un an que je suis au chômage. Ce n'est pas la première fois. Depuis que j'ai fini mes études de sociologie, je n'ai jamais eu un emploi fixe, juste des CDD de six ou huit mois, par l'ANPE. Personne n'embauche de sociologue, ça ne sert à rien. En ce moment, je suis une formation en informatique pour améliorer mes chances d'emploi. Tous les jours je me lève de bonne heure, je vais acheter le journal où je regarde les petites annonces. Je fais un tour à l'ANPE aussi de temps en temps. J'ai beaucoup d'amis qui sont comme moi, au chômage, alors on se retrouve dans des cafés, pour passer le temps, pour discuter. Je n'ai pas de sous pour partir en vacances, je n'ai pas de voiture, je loue un petit studio avec l'allocation logement. Je peux vivre avec l'allocation chômage que je touche mais pas plus. J'espère que je trouverai bientôt un emploi stable. »

 

 

Gérard, 35 ans, technicien.

« Ma femme et moi nous avons eu un bébé l’année dernière. Ça nous a beaucoup changé la vie. Ma femme travaille toujours, elle est secrétaire dans une banque, moi je suis technicien dans une boîte d’informatique. On part ensemble le matin, je l’accompagne en voiture au bureau, moi je commence à 9h. Il y a le restaurant de l’entreprise à midi, souvent on fait une pause-café au milieu de la matinée, vers 10h30. Après le déjeuner on travaille tout l’après-midi, jusqu’à 17h30. En général je suis à la maison vers 18h30. Ma femme est déjà là, elle est allée chercher notre fille à la crèche. Elle prépare le dîner, je l’aide un peu. On couche notre fille vers 20h30 et on a notre soirée libre. Mais la petite se réveillera à 6h30 ! On regarde un peu la télé ensemble, puis on va se coucher. Nous sommes très fatigués depuis la naissance de Maryse, mais heureux !

©2004-Denis C. Meyer

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