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Orientalisme et Peinture
Les peintres français du 19e siècle ont largement participé à la "renaissance orientale", ils sont peut-être même à l'origine de la "visualisation" de l'Orient, avant l'ère de la photographie et plus tard du cinéma.
L'orientalisme dans un premier temps est plus une source d'inspiration iconographique qu'un ensemble de techniques : Ingres continue la tradition académique qui puise dans la mythologie grecque mais il s'inspire des thèmes et des couleurs d'un Orient qu'il imagine surtout, puisqu'il n'y est jamais allé lui-même.
Les sujets de ses chefs-d’oeuvre, la Grande Odalisque (1814), Odalisque à l’esclave (1839), le Bain turc (1862), sont des femmes dont la nudité serait choquante pour l’époque si elle n’était pas avant tout une évocation de l’ailleurs, où les mentalités seraient différentes, et certaines pratiques tolérées, telles que l’esclavage, le bain public, la polygamie. Cette tolérance dans les moeurs, inconnue en Europe, entraîne une fascination-répulsion des Européens pour le harem, ou sérail, lieu du despotisme absolu exercé par le maître, le sultan.
Eugène Delacroix (1798-1863) est probablement le peintre le plus marquant du romantisme, qui exige de décrire dans les oeuvres la puissance des sentiments et l’engagement personnel de l’artiste. Il se rend en Afrique du nord en 1832, où il est frappé par la force des couleurs, la richesse des costumes arabes.
Il puise dans sa collection de notes et de croquis rapportés de ce voyage jusqu’à la fin de sa vie. Les couleurs somptueuses de ses Femmes d’Alger (1834) annoncent une nouvelle orientation de la peinture, qui se libère peu à peu des règles du classicisme. Les scènes et les personnages décrits par Delacroix exerceront une influence profonde sur la perception de l’Orient par le public européen.
Jean-Léon Gérome (1824-1904) poursuit la tradition orientaliste en peinture en ajoutant une virtuosité extraordinaire dans l’exécution des oeuvres et de leurs détails. Un voyage en Egypte en 1856 lui permet de reproduire avec un réalisme proche de la photographie la vie intérieure du sérail, et en particulier des scènes de femmes aux bains et leurs servantes, pour lesquelles il s’est assuré une réputation sans égale. Gérome est également célèbre pour son opposition radicale au mouvement impressionniste qui émerge après 1860.
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) s’est d’abord associé au mouvement impressionniste puis a retrouvé vers 1880 une voie plus classique et personnelle, où il développe son intérêt pour la description des femmes dans des jeux de lumière subtils. Il voyage en Algérie en 1882 et est à son tour attiré par la richesse des couleurs. Ses oeuvres "orientalistes" comprennent Noces juives (1875, d’après Delacroix), Parisiennes en costumes algériens (1883) et une Odalisque (1884).
© Denis C. Meyer-2009